Saïd vient du Sahara. Saïd a son art, lui aussi. Celui de déclamer sa réalité. Dans la vie, il s’occupe de vélos, bénévole, pour un atelier de réparation improvisé, dans un squat de Bologne. La « ciclofficina » est le seul endroit où il peut etre lui meme, et pas uniquement l’immigré marocain dont on se méfie ou que l’on exploite,l comme il le vit ailleurs. C’est le lieu où il a trouvé une reconnaissance, de l’humanité. Il a tout appris ici, fait ses premiers pas en italien en apprenant le nom des pièces de vélo. Il y a aussi appris le slam, c’est comme ça qu’il s’exprime. Saïd est du Sud, il le porte en lui, il le transmet. Il a quitté son Sud, il le pleure en quelque sorte. En slam, moins mélancolique.

Texte original bilingue pour Suden Radio, un appel de Radio Papesse, de Florence.
Saïd viene dal Sahara. Saïd a son art, lui aussi. Celui de déclamer sa réalité. Dans la vie, il s’occupe de vélos, bénévole, pour un atelier de réparation improvisé, dans un squat de Bologne. La ciclofficina è l’unico luogo dove può esprimere la sua arte senza essere sfruttato. Lì ha trovato la sua dimensione umana, un riconoscimento. Il a tout appris ici, fait ses premiers pas en italien en apprenant le nom des pièces de vélo. Saïd est du Sud, il le porte en lui, fort, il le transmet. Ha anche appreso a esprimere la vita, i desideri, i suoi riflessioni attraverso la parola ritmata come un pezzo rap. Dans son Sud il y a le départ. Il a quitté son Sud, il le pleure en quelque sorte.

http://radiopapesse.org/sudenradio/project/lea-promaja-said

Un son de Léa Promaja réalisé en collaboration avec Noiselle.

Photographie : Thumper & « Sat Nav » Sammy